IDRE

Interprofessionnelle de la Déconstruction et du Ré-Emploi

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Le contexte

Aujourd’hui dans le secteur du bâtiment, 42 millions de tonnes de déchets sont produites par an, dont 90% issues des chantiers de réhabilitation ou de démolition. Une grande quantité de ces « déchets » provient du mode de fonctionnement global de l'économie du BTP : achat de produits industriels, démolition destructive, mise en décharge. Cette logique linéaire offre peu de moyens aux ressources humaines et savoir-faire ; les tentatives de faire évoluer les pratiques se heurtent à la faiblesse de tri à la source, aggravée par l'absence de circuit de remise en circulation efficace et une réglementation assurantielle complexe. Les matériaux constituant un bâtiment ne sont pourtant pas forcément hors d'usage au moment des travaux de démolition. Une partie d'entre eux est souvent ré-employable en l'état après révision (charpente, couverture, menuiseries intérieures, quincaillerie, luminaires, plomberie, plaques de plâtre, équipement électrique, etc).

Dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 18 août 2015, la France a repris l'objectif de la Commission Européenne : valoriser 70 % des déchets du BTP en 2020. Dans ce cadre, une loi sur l’économie circulaire a été publiée le 11 février 2020 : la déconstruction et le réemploi deviennent incontournables dans les projets à venir. Pour y répondre, il est nécessaire de repenser la notion même de “déchet”. Rappelons qu'il faut environ 30 kg de ressources naturelles pour fabriquer 1 kg de produits industriels !

Partant de l'idée que l'effort à fournir est d'autant plus grand qu'il y a urgence à changer nos habitudes, l'IDRE cherche à mettre en place les conditions nécessaires à l’émergence d'une filière interprofessionnelle de déconstruction et réemploi, dans sa globalité, toute en assurant une mission de sensibilisation auprès du grand public. L'atteinte de cet objectif offre également une source potentielle de développement économique local, à travers la création d'emplois peu qualifiés (chantier de déconstruction ; remise en état des matériaux...), le développement de nouvelles compétences de maîtrise d’œuvre et d'un tissu économique spécifique (cartographie, revendeurs, plateformes dématérialisées, etc).

La déconstruction circulaire,

qu'est-ce que c'est ?

Lors d'une démolition classique, même si l'on applique une démolition sélective, les matériaux sont, in fine, détruits et mis en décharge, enfouis ou incinérés. La déconstruction des composants réutilisables, repérés en amont, consiste en un démontage soigneux pour une réutilisation ultérieure, in situ ou sur un autre chantier. Les matériaux ainsi démontés sont nettoyés, remis en état si nécessaire, classés, empaquetés et remis en vente.

Jusqu'à la fin du XIXème siècle, la déconstruction circulaire était une pratique courante. Aujourd'hui, le circuit de concassage des structures en béton, après démontage des matériaux du second-œuvre, est également en train de s'organiser ; les « déchets inertes » sont utilisés pour les remblais et sous-couches des voiries. Mais beaucoup reste à faire !

Objectifs de la Déconstruction Circulaire

• Diminution des déchets de chantier (sites d’enfouissements, déchetteries, dépôts sauvages)

• Sauvegarde des ressources naturelles et des matières premières

• Amélioration du bilan carbone des bâtiments (neufs ou réhabilitation)

• Amélioration des conditions de travail sur les chantiers

• Création d’une dynamique permettant la migration des budgets destinés aujourd’hui aux matériaux industriels vers l’homme.

• Favoriser l’émergence de nouveaux emplois au niveau local, demandant des niveaux de qualifications divers (experts en diagnostics ressources, ouvriers en déconstruction, gestionnaires de ressourceries de matériaux de réemploi, etc)